Mini Festival Rock/The Tellers

  • 22 février 2008
  • Prix/9euros Art 27/1,25
Mini Festival  Rock/The Tellers

A l'occasion de ce mini festival, le Centre Culturel accueille en tête d'affiche les jeunes talents du Brabant "The Tellers"

first part / Love is love, Occy Altiga, Aquamarine

Doors open / 19h00


Il était une fois un jeune duo du Brabant wallon bourré de talent et de culot.

Ils ont 19 et 20 ans, habitent toujours chez leurs parents, l'un à Bousval, l'autre à Lillois. Ils n'ont "que" un CD 7 titres à leur actif, sorti fin août sur le label 62 TV Records, et seulement quelques scènes dans les jambes. Mais déjà l'Europe leur ouvre les bras : ils sont déjà courtisés par des labels étrangers – ils viennent de signer chez V2 en France et Home Sleep en Italie. Ce démarrage en trombe, ils le doivent un peu à la chance, pas mal à leur culot, et à l'utilisation des outils de leur temps – concours rock, Internet -, mais surtout à un réel talent musical. Ils, ce sont Ben Baillieux-Beynon et Charles Blistin, duo connu sous le nom "The Tellers".

Le début de l'histoire est plutôt banal. "J'écrivais des chansons dans ma chambre", explique Ben, par qui tout a commencé. "J'ai participé au concours Puredemo (NdlR : organisé par la radio Pure FM), seul avec ma guitare. J'ai été sé lec tionné, mais je n'ai pas gagné." Le jeune artiste a, pourtant, fait coup double. D'un côté, il reçoit "un mail de Charles, qui jouait de la guitare, et proposait qu'on travaille ensemble. On ne se connaissait pas mais on avait fréquenté la même école. On s'est rencontré, ça collait bien, on avait le même univers musical – quoique plus électrique pour Charles -, assez classiques et pas tellement de notre âge en fait : Beatles, Rolling Stones, beaucoup de groupes anglais, les Kinks, les Libertines mais aussi Cat Stevens. On a d'abord créé un groupe plus punk : Robin Shots".

D'un autre côté, les mélodies et la voix de Ben Baillieux touchent Philippe De Coster, de 62 TV Records (Girls in Hawaii, Flexa Lyndo…) : il lui propose de faire la première partie de Saint-Thomas au Botanique. Quelques mois plus tard, en première partie de Venus, les "Tellers", dans leur version duo actuel, s'affirment comme une révélation de l'année 2006. Leur single "More" passe en radio, ils apparaissent sur quelques scènes estivales, et, fin août, leur mini-album éponyme, initialement prévu pour le circuit promotionnel, est, vu la demande, commercialisé. Sept morceaux bien envoyés (seulement seize minutes au total), d'une tonalité plutôt pop-folk quoique d'inspiration rock, clairement acoustiques en tout cas, portés presque exclusivement par deux guitares et la voix caressante, légèrement éraillée de Ben, qui s'exprime dans un anglais teinté d'un accent gallois qu'il tient de sa maman, issue de Cardiff. C'est frais, revigorant. Et cela rappelle, mine de rien, qu'avec une ou deux six-cordes, on peut tout faire. 

Le duo devient quatuor

Sur scène, le duo devient quatuor, avec un bassiste et un batteur, et s'affirme par moments plus rock et dansant. Quatre gars, la vingtaine, cheveux ébouriffés et guitares en avant : c'est dans l'air du temps, celui de la génération Arctic Monkeys et Franz Ferdinand. "C'est vrai que le fait d'être jeunes peut être un avantage, on entend dire "ils sont jeunes et ont du talent", note le chanteur des "Tellers", mais on n'a pas envie d'être un groupe vite arrivé, "hype" pendant un an puis qui disparaît d'un coup. Ça, ça me fait un peu peur tout de même". Quant à nous, on songe à la chanson "Turn back around" qui évoque, l'incertitude concernant l'avenir, "ce sentiment qu'on peut avoir de bouger tout le temps, d'être constamment entre deux choses, de ne jamais se sentir quelque part chez soi…", précise Ben, auteur de tous les textes. Les Tellers voient loin. Le choix de l'anglais, certes logique vu les affinités musicales du duo – et familiales du chanteur -, ne permet-il pas, insiste ce dernier, "d'exclure moins de personnes, en Europe notamment" ? L'intérêt immédiat de labels étrangers, en tout cas, leur ouvre de larges perspectives. "Internet, le site myspace nous a énormément aidés à cet égard", indiquent les jeunes Brabançons qui, grâce au travail d'un groupe de futurs graphistes, photographes et vidéastes ayant choisi de les suivre, se sont déjà construit une esthétique propre et une image professionnelle. Le mini-album, les Tellers le considèrent comme une modeste entrée, avant le plat de résistance. L'album complet, qui sortira donc au moins dans trois pays, "ça va être plus sérieux". Pas trop, espèrent sans doute les amateurs du premier opus, séduits par la simplicité, le côté brut, la douce énergie du premier opus.

© La Libre Belgique 2006

support/

*Aquamarine

Réunion insensée d'une chanteuse de salle de bain, d'un guitariste historien de l'art, d'un autre guitariste vénérant la clope, d'un bassiste fana de musique contemporaine inaudible et d'un batteur dingue d'Elvin Jones, Aquamarine réussit l'improbable quadrature d'un ovni musical dans le petit monde consensuel du rock belge. Au gré de morceaux inlassablement peaufinés Aquamarine déploie une musique aux mélodies raffinées et aux arrangements soignés sur des textes en anglais décrivant l'humain en ses facettes multiples : poésie, contestation, ironie, humour, mélancolie, déprime, rage… Au gré des textes, la musique peut alors se faire tendre, hargneuse, jubilatoire… 

lien myspace: http://www.myspace.com/aquamarineband

 

  • 22 février 2008
  • Prix/9euros Art 27/1,25
Mini Festival  Rock/The Tellers